Il était une fois, dans le Sertao brésilien, un petit village connu dans le monde entier pour son sorcier. Les gens venaient de partout pour le voir. Ils arrivaient harassés par leur voyage. Ils s’enfermaient toute la nuit  dans la case du sorcier et repartaient au petit matin, parfois fourbus, parfois avec une petite lumière dans les yeux qui laissait les gens du village toujours surpris.

    Personne dans le village n’allait voir le sorcier. Il était considéré à part. Personne ne voulait avoir affaire à lui.

          Cette histoire commence quand Mayara eut dix huit ans.  Elle était d’une beauté à couper le souffle. Tout le monde l’admirait. Elle était courtisée par tous les hommes et semblait parfaitement heureuse.

 Cependant , elle sentait au fond d’elle même, qu’il manquait quelque chose à son bonheur.

   Le jour où elle franchit la porte de la case du sorcier, cela fit grand bruit dans le village. Les gens se demandèrent pourquoi une jeune fille si belle, si courtisée était allée le voir.

        Rien ne filtra de cette entrevue, mais dans sa tête, Mayara revoyait toujours ce qui s’était passé.

       Je suis restée à la porte longtemps. Un bon quart d’heure. Il faisait très chaud, j’avais soif. Le vieux sorcier savait que j’étais là. Je l’entendais vaquer à ses occupations.

 Au bout d’un temps qui me parut infini, il vint me chercher et me fit asseoir dans une petite pièce sombre et fraiche. Elle était toute blanche, sans aucune décoration. Un coussin vert pour moi, un coussin rouge pour lui. On s’assit donc face à face et il me demanda :

•  Qui es tu ?

• Je suis Mayara. Je suis une femme belle à ce que disent les gens.

• Tu n’es pas que cela - répondit le sorcier.

   Sur ce, il se leva et  me raccompagna à la sortie, me laissant là, sans voix.

Les gens du village me regardèrent avec curiosité.

Pendant plusieurs mois, je me demandai qui jétais. Puis, je décidai de devenir autre chose. Javais une très belle voix. Je décidai donc de devenir chanteuse. Je rencontrai beaucoup du gens du milieu du spectacle. Je frappais aux bonnes portes et au bout de deux ans, jétais une chanteuse reconnue. On me demandaitpartout dans le monde. La beauté liée à une belle voix ouvrait toutes les portes.

Je décidai alors de franchir à nouveau celle du vieux sorcier.

     Comme la première fois, j’attendis un bon quart d’heure. Le vieux sorcier  vint alors me chercher et me fit asseoir dans la petite pièce blanche. Le coussin vert pour moi, le coussin rouge pour lui. On s’assit face à face et il me posa la question :