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J'ai fracassé mon portable.

-    Une drogue mon portable à moi ?

 

 -   Tu parles ! J'arrête quand je veux !   

 

              Petite musiquette

 

-   Attend, il y a quelqu'un qui veut me joindre...  C'est peut-être important.

 

Bonne écoute.

 

 Je viens de renvoyer  mon portable au néant d’où il est né.

Je l’ai mis sur une table et au marteau je l’ai fracassé.

J’ai envoyé à tous les diables tous ceux qui l’avaient inventé.

Et j’ai maudit les responsables qui me l’avaient fait acheter.

 

On m’a dit tu vas vite voir,  c’est devenu indispensable,

Dès que tu l’auras dans ta poche, la vie sera bien plus fastoche.

Tu pourras joindre qui tu veux et ça c’est vraiment formidable

Ca va te rendre plus heureux tu paraitras bien moins minable.

 

J’en ai pris un du dernier cri avec plein de boutons partout,

Un écran large où on écrit et l’Internet et tout et tout.

Je l’ai glissé au fond de ma poche et j’ai glissé dans une vie

Où il me sonne et je décroche, où il commande et j’obéis.

 

Je viens de renvoyer  mon portable au néant d’où il est né.

Je l’ai mis sur une table et au marteau je l’ai fracassé.

J’ai envoyé à tous les diables tous ceux qui l’avaient inventé.

Et j’ai maudit les responsables qui me l’avaient fait acheter.

 

J’ai les photos des jours heureux,  pour ne pas que je les oublie.

J’ai téléchargé plein de jeux pour les moments où je m’ennuie.

J’ai des numéros où j'sais même pas  chez qui ça sonne quand on m’invite.

J’ai tout rempli mon agenda pour téléphoner encore plus vite.

 

Le patron il a fait pareil avec mon numéro tout frais,

Et mes amis n’ont pas tardé  à le noter dans leur carnet.

Je l’ai donné un peu partout, à chaque fois qu’on me le demandait.

J’étais trop fier et puis  surtout, j’allais pouvoir com mu ni quer.

 

Je viens de renvoyer  mon portable au néant d’où il est né,

Je l’ai mis sur une table et au marteau je l’ai fracassé.

J’ai envoyé à tous les diables tous ceux qui l’avaient inventé

Et j’ai maudit les responsables qui me l’avaient fait acheter.

 

 

Quand je déjeune c’est du bureau que je reçois un S.M.S

Pour que je vienne un peu plus tôt car il y a des affaires qui pressent.

Quand j’ai fini de déjeuner, c’est alors la pub qui me rappelle

Qu’il me reste tant de forfait, y’à pas à dire la vie est belle.

 

A dix heures à la pause café on m’écrit pour tous les potins

Les S.M.S ça c’est parfait et critiquer ça fait du bien.

Et à midi ça se déchaine ça sonne à chaque minute,

Il faut résoudre tous les problèmes et on n’a plus que vingt minutes.

 

Je viens de renvoyer  mon portable au néant d’où il est né

Je l’ai mis sur une table et au marteau je l’ai fracassé.

J’ai envoyé à tous les diables tous ceux qui l’avaient inventé

Et j’ai maudit les responsables qui me l’avaient fait acheter.

 

Mon père m’appelle ça c’est gentil, mais il le fait cinq fois par jour.

Ma mère fait la même chose aussi pour me dire tout son amour.

A cinq heures ma femme m’appelle pour me dire que le vermicelle

C’est bien telle marque mais c’est telle autre, y’a pas moyen que je m’en sorte.

 

Dans ma baignoire, quand je suis crevé, voilà t’il pas qu’à nouveau il sonne

Et comme je le laisse sonner, c’est sa sonnerie qui m’assomme.

Et quand je suis seul dans mon lit, je l’entends à nouveau qui vibre

Ma copine me souhaite bonne nuit, je reperds la page du livre.

     Et le dimanche,           jour de calme et de repos.

 

Quand je suis dans un endroit super, en train de regarder la mer,

Que je me sens bien dans ma peau, il en faut peu quand tout est beau.

C’est sa sonnerie qui explose et c’est de chez moi qu’on appelle.

Mon visage se décompose  y a une fuite au lave vaisselle.

 

Et le pire c’est dans le ciné,  quand c’est la scène silencieuse.

Ca lui prend tout à coup de sonner avec sa musique facétieuse.

Je le cherche alors comme un fou et au bout de trois minutes

C’est au fond du fourre tout que je le trouve et qu’on m’insulte.

 

Et tout le temps ils sonne, il sonne, il a sonné, il sonnera,

J’an ai la tête comme une bombonne  je m’en veux si je réponds pas.

Et tout le temps ils sonne il sonne et à chaque fois je sursaute

J’en ai la tête comme une bombonne, il va bien falloir que je m’en sorte.

 

Je viens de renvoyer  mon portable au néant d’où il est né.

Je l’ai mis sur une table et au marteau je l’ai fracassé.

J’ai envoyé à tous les diables tous ceux qui l’avaient inventé.

Et j’ai maudit les responsables qui me l’avaient fait acheter.

 

Si je le laisse sur répondeur, il faut toujours que je rappelle

Et il faut que je passe des heures à répondre à tous les appels.

En plus je me fais engueuler, pas la peine d’avoir un portable !

Si on ne peut plus t’appeler  alors je me sens comme coupable.

 

On m’a dit t’as qu’à le fermer, mais maintenant je suis accro

Car même dans les cabinets, j’arrive à écrire des texto.

Je me suis dit t’es qu’un minable de ne pas savoir t’arrêter

Alors je l’ai mis sur une table et au marteau je l’ai fracassé.

 

Depuis je me sens plus léger et j’ai retrouvé le sourire.

J’ai même retrouvé le silence et même que maintenant je pense.

Et je ne cours même plus partout, je ne vais que là où je veux.

Je savoure chaque heure du jour, le temps m’est devenu précieux.

 

Moi je courais après le temps, j’avais plus le temps de rien faire

Et je maudissais souvent cette vie devenue un enfer.

Maintenant je me sens  libre même si je vois moins de monde

Car à chaque moment je vibre, je profite de chaque seconde.

 

Je viens de renvoyer mon portable au néant d’où il est né

Et je trouve que c’est’ agréable de ne plus l’entendre sonner.

J’ai fait ça sur un coup de tête je me sens enfin libéré.

Si tu penses que je suis bête, tu n’as qu’à aussi essayer.

 

Je viens de renvoyer mon portable au néant d’où il est né,

Et je trouve formidable de ne plus l’entendre sonner.

Je ne m’en croyais pas capable et pourtant c’est moi qui l’ai fait,

Je l’ai mis sur une table et moi je l’ai fait exploser.

 

                ¡¡¡¡ PAF  !!!!

J'ai fracassé mon portablePatrick Burgués
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