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L'atelier du silence Episode 2/10

La jeune femme qui m’accueillit avec un sourire dans les yeux,

m’invita, d’un geste, à entrer et s’effaça ensuite, me laissant seul

dans un couloir. J’avançai et j’entendis, un peu plus loin sur la

droite, des chants d’oiseaux. Je m’approchai et par une drôle

d’ouverture, je découvris une salle ronde, vitrée, avec cinq fenêtres aux formes bizarres. Il me fallut un moment avant de comprendre qu’elles avaient la forme de grands trous de serrure. Une personne était occupée à photographier à travers la sienne. Devant chaque fenêtre il y avait une petite table avec un appareil photo. Curieux, je m’approchai et je saisis un des appareils. En face de moi je pouvais voir la forêt. Je portai le viseur à mon œil et je pris cinq photos de chaque partie de forêt que je pouvais distinguer. Je mis ensuite l’appareil en lecture et je vis, sur l’une d’elles, un oiseau que je n’avais pas vu au départ. Je remis l’appareil à mes yeux et, à force de chercher, je finis par le découvrir sur sa branche en train de se lisser les plumes.

Je zoomai pour mieux le voir et je commençai à découvrir les détails de son plumage. C’était une mésange bleue. Je zoomai un peu plus et je pris plusieurs photos de sa tête. Elle

n’arrêtait pas de bouger dans tous les sens et quand je regardai les photos je sentis que cette mésange était toujours inquiète, sur le qui vive. Son regard semblait chercher un ennemi potentiel. Elle finit par s’envoler et sur la lancée, je pris des photos de la branche sur laquelle elle était posée.

En me rapprochant avec l’objectif, je distinguais maintenant l’écorce lisse et blanche de l’arbre. Quand je mis mon appareil en position lecture, je me rendis compte que chaque photo était cadrée de façon différente. Pour regarder mieux le paysage, je décidai de dé-zoomer. La structure de l’arbre avec ses branches blanches m’apparut tout à coup. Je regardai tous les arbres aux alentours et je les vis différemment. Le blanc des branches semblait soutenir les feuilles, comme si c’était l’hiver. C’était un spectacle fascinant. Je voyais une autre réalité. Je continuai ainsi à photographier et à observer, passant de l’ensemble aux détails. Je rentrais dans l’intime du paysage qui s’offrait à moi. Le temps passa si vite que la luminosité commença à baisser. C’est à ce moment là que j’entendis le bruit d’un ventilateur qui se mettait en marche derrière moi.


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