Quelques jours plus tard, quand j’entrai dans l’atelier, la jeune femme qui m’avait accueilli le premier jour me fit signe de la suivre. On dépassa la première et la deuxième salle et sur la gauche, on emprunta un escalier étroit où une seule personne pouvait passer. On monta très haut et on arriva sur un petit pallier, devant une porte. La jeune femme me fit signe de m’asseoir sur une chaise, ce que je fis. Elle redescendit, me laissant seul. J’entendis alors du bruit derrière la porte. J’essayai de l’ouvrir, mais elle était fermée. J’étais surpris.
Je pris ma chaise et je m’assis un peu plus loin car résonnaient en moi les paroles de mes parents :
Ce n’est pas poli d’écouter aux portes. Ca ne se fait pas.
J’entendais des sons mais je ne comprenais pas ce qui se disait à cause de la distance et soudain, ce fut comme une évidence : si on m’a mis là, c’est sûrement pour que j’écoute. J’approchai donc ma chaise et je collai l’oreille à la porte. Tout était mélangé : bruits de voitures et conversations sans queue ni tête. Je me dis que dans cette pièce, la fenêtre devait être ouverte et qu’on entendait les bruits de la ville. Mais, les conversations… ?
Au bout d’un moment, fatigué, je redescendis l’escalier et je ne revins que deux jours plus tard. Je montai et essoufflé, je m’assis sur la chaise. La même porte fermée, les mêmes bruits de ville, les mêmes conversations complètement décousues. La pièce devait être immense à en juger par le nombre de voix différentes que j’entendais. Cela m’agaça de ne rien comprendre et je repartis.
Le troisième jour, j’avais décidé que ce serait la dernière fois que je monterais l’escalier. C’était trop décevant de ne pas savoir ce qu’il y avait derrière cette porte et de ne pas pouvoir communiquer avec toutes ces personnes.
En arrivant sur le palier, je vis...