L’histoire d’Emeline prit un autre visage l’année de ses dix huit ans. Elle fut envoyée chez sa tante pour passer les vacances. Là, elle découvrit la montagne qu’elle aima tout de suite, même si elle en avait un peu peur. Au début elle commença par de petites balades dans les contreforts, aux alentours de la maison, puis elle s’aventura plus haut. La marche était pour elle une révélation. Petit à petit, elle ressentit le plaisir de marcher d’un rythme lent et régulier. Son corps devint plus fort et elle put aller plus haut. Elle se sentait libre au milieu des sapins qui bordaient le chemin. Personne pour lui rappeler qu’elle était une fille incapable de rien faire. La veille de son départ, elle monta encore plus haut, dépassant l’endroit où les arbres disparaissent et où il ne reste plus que la montagne nue. Le sentier était de plus en plus raide et près du sommet, elle déboucha sur un énorme rocher qui barrait le passage. Elle s’assit, et elle regarda longtemps la vallée et tout ce qu’elle avait grimpé. Elle se sentait fière d’elle. Le village de sa tante, en bas paraissait minuscule et la dernière partie du chemin était très abrupte. Elle passa un long moment ainsi, admirant intensément la nature autour d’elle. C’est alors qu’elle entendit un craquement dans la pierre et aussitôt une voix lui dit :
Sors moi de là !
Elle regarda autour d’elle et ne vit rien. La voix recommença :
Sors moi de là !
Elle regarda alors vers le rocher qui barrait le chemin et,