Il resta là, hébété et brusquement, le vent cessa, le silence revint et il se sentit vide de toute vie. Il n’était plus rien, rien que respiration. Cela dura longtemps, tellement longtemps. Puis, il entendit faiblement un chant d’oiseau. Celui-ci s’amplifia peu à peu et prit toute la place dans son être. L’homme devint chant d’oiseau. En regardant au dessus de lui, il vit la beauté de l’arbre qui le dominait et il devint l’arbre avec ses branches, ses feuilles. Il se leva doucement et il sentit son corps comme au ralenti. Il sentit chaque muscle, chaque mouvement. Les couleurs et les sons qui l‘entouraient lui semblaient surnaturels. Il n’avait jamais ressenti la nature aussi intensément.
Le lendemain, n’ayant plus à manger, il repartit et descendit vers le village. En chemin, il rencontra des gens et il se sentit proche d’eux comme jamais il ne l’avait été. Il était dans le même monde qu’avant, avec ses maisons, ses rues, son marché et ses couleurs, mais tout lui paraissait étrangement plus profond, plus vrai, plus simple.