Il resta presque un mois dans cet état là. Un mois de silence, émerveillé par la beauté des choses qui l’entouraient, et, quand il recommença à parler, il ne savait plus bavarder de tout et de rien. Les inquiétudes habituelles des Hommes lui paraissaient lointaines et quand on lui demandait d’où il venait, il éludait la question. Ça lui semblait si peu important. Les souvenirs lui revinrent petit à petit, mais il ne garda de ceux ci que le bonheur d’avoir pu partager des moments joyeux avec sa femme, sa fille, ses amis. Il se rappelait la beauté de son village et il en parlait avec amour comme s’il l’avait devant les yeux. Personne n’aurait imaginé que tout avait disparu. Les souvenirs du village dévasté avaient laissé place à la beauté de la vie qui l’accueillait, à nouveau, pour la première fois.