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Comme toutes les autres filles de mes connaissances s’étaient mariées et avaient des enfants, je décidai de faire pareil. Je choisis l’homme le plus séduisant, le plus beau, le plus riche et le plus gentil de tout le Brésil. Le mariage fut somptueux et trois ans plus tard,
 

j’étais comblée. J’avais deux enfants ravissants. Ils m’ouvraient les portes d’une maternité heureuse.

                 Je décidai  donc de pousser à nouveau celle du vieux sorcier.

          Comme les fois précédentes, j’attendis un bon quart d’heure. Le vieux sorcier vint alors me chercher et me fit asseoir dans la petite pièce blanche. Le coussin vert pour moi, le coussin rouge pour lui. On s’assit face à face et il me posa la question :

  • - Qui es tu ?

  • Je suis Mayara. Je suis une femme belle. Je suis une chanteuse  et une journaliste enviée. Je suis aussi une femme et une mère comblée.

  • Tu n’es pas que cela - répondit le sorcier.

Sur ce, il se leva et  me raccompagna à la sortie, me laissant là, sans voix.

 

         Dehors, dans la rue, j’étais accablée. Je me sentais vraiment mal. Quelque chose

m’échappait. Je le sentais confusément. Ce vieux fou de sorcier me disait quelque chose

d’essentiel et je ne comprenais pas le sens de cette phrase qu’il répétait à chaque fois :

« Tu n’es pas que cela ».

    Je me trainais jusqu’à la maison, je me jetai sur le li et je pleurai sans m’arrêter. Deux heures plus tard, la mine défaite, je me relevai et je me mis à penser.

  •  Qui suis-je ? Qui suis-je donc ?

  Cette question me hanta pendant des semaines, des mois. Je n’avançais pas. Tout le monde autour de moi me disait que j’étais heureuse et épanouie. Il faut dire que je savais donner le change, mais, au fond de moi, inlassablement, je me posais cette  question. Inlassablement, je me heurtais à cette incompréhension de la phrase du sorcier qui tournait sans fin dans ma tête.

    Un jour, cependant,

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